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Intelligence émotionnelle des enfants et pédagogie Montessori

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Il n’y a pas d’intelligence sans intelligence émotionnelle.

Philippe Grimbert

Outre le bon déroulement de la scolarité d’un enfant, il est également important de veiller à son bien-être émotionnel. En l’aidant à tirer le meilleur parti des situations qu’il peut être amené à traverser, nous lui permettons d’être en accord avec lui-même. C’est un état de conscience qui l’aidera en grandissant à vivre en harmonie avec les autres. Comment alors favoriser l’intelligence émotionnelle chez l'enfant ? Les détails dans cet article.

Dans la pensée courante, il est de coutume d’affirmer que l’émotion est mauvaise conseillère. Cependant, dès lors qu’elle est prise en compte et qu’elle est définie, elle peut aider à la compréhension de soi et de l’autre. Plutôt que de déformer notre perception de la réalité, elle permettrait donc d’aider à « mieux réagir » et s’avère par conséquent indispensable dans notre relation avec nous-mêmes et avec autrui.

L’intelligence émotionnelle est la faculté de faire la part des choses, de proscrire les réactions viscérales et défensives qui nuisent aux relations humaines. Selon Philippe Grimbert :

« Si tout le monde ressent des émotions, tout le monde n’a pas développé son intelligence émotionnelle. Elle est du domaine de l’acquis. D’où le rôle fondamental des parents ».

L’importance du bien-être psychologique de l’enfant

Dans l’ensemble des matières ou ambiances qui sont traitées dans la pédagogie Montessori, il existe une aire, certes moins visible, mais non négligeable dédiée à l’apprentissage des compétences socioémotionnelles. En effet, Maria Montessori avait avancé que le bien-être psychologique de l’enfant pouvait favoriser ses apprentissages. C’est par ailleurs un principe qu’elle s’est appliqué à défendre dans son « Éducation à la paix » qui avait à cœur de former de futurs bons citoyens.

Quel est l’intérêt d’un accompagnement émotionnel pour l’enfant ?

Les bénéfices à retirer d’un accompagnement émotionnel en petite enfance sont multiples. Se sentir compris et soutenu permet de renforcer chez l’enfant un sentiment de sécurité intérieure. Si le parent s’illustre comme le protecteur, ce rôle n’est plus exclusif, car l’enfant sait recevoir ses émotions et les nommer dans la mesure où il peut les ressentir et les comprendre.

Dès lors qu’il parvient à cette forme d’intelligence, l’enfant peut dire qu’il fait ses propres choix. Nombre de chercheurs estiment en effet que « des émotions accueillies et accompagnées chez l’enfant créent dans son cerveau des réseaux neuronaux qui lui permettront, une fois devenu adulte, de bien vivre avec elles, sans se laisser déborder ».

La place des émotions dans un environnement Montessori

Durant ses travaux, Maria Montessori avait accordé une place prépondérante aux émotions. Le médecin italien avait notamment mis en lumière les principaux sentiments qui rythment le quotidien de l’enfant. Selon elle, ce dernier évolue entre frustration, joie pure, désarroi ou encore enthousiasme. Toujours est-il qu’en toute circonstance, la méthode Montessori met un point d’honneur à comprendre l’enfant. Elle expose ainsi que pour « apaiser l’enfant » et aider sa personnalité à s’épanouir, il est impératif d’identifier ses besoins essentiels.

Par conséquent, la mise en œuvre des principes montessoriens doit être accompagnée d’une éducation bienveillante et d’une discipline « positive ». Ainsi, dans une structure Montessori, les émotions ne sont pas réprimées, mais accueillies et nommées pour que les enfants sachent les identifier et réussissent à les gérer.

Selon les psychanalystes, le sentiment d’identité se repose sur la pleine conscience de soi et de ses émotions. Un enfant auquel est refusé le droit d’exprimer sa rage, sa terreur ou qui ne reçoit aucune validation de ses sentiments peut évoluer vers la suppression de la conscience de ses ressentis. Une forme « d’émotion autorisée » s’installe au détriment de la vérité émotionnelle.

Dans le concept de parentalité positive, le process est différent. Il faut écouter, accueillir et valider les émotions de l’enfant pour favoriser sa construction en tant que personne et individu à part entière. Pour parvenir à canaliser son énergie et éviter tout débordement, il doit cependant bénéficier de l’accompagnement d’un adulte. De cette façon, le jeune enfant saura faire comprendre ses besoins de manière socialement acceptable et sans se mettre en danger.

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L’éducation Montessori favorise l’intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle ne peut se développer si l’enfant est soumis à longueur de temps à des restrictions. Toutefois, une éducation laxiste ne convient non plus, car l’absence d’interdictions ne rime pas avec tout permettre. À l’inverse, pour que l’enfant se sente décideur, l’adulte doit plutôt poser des questions, s’enquérir des choix de l’enfant et favoriser ses ressources au lieu de l’enfermer dans des limites.

C’est dans l’imitation que s’opère l’apprentissage des enfants. Par conséquent, il ne faut pas les noyer dans un déluge de conseils et de consignes, mais leur faire partager et expérimenter ce que nous voulons leur enseigner. Un parent qui met des mots sur ses ressentis : « je suis fatigué, je suis triste », invitera son enfant à faire de même. En optant pour cette approche, l’adulte permet à l’enfant de comprendre et d’acquérir le vocabulaire émotionnel.

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Les compétences socioémotionnelles acquises

Dans une enseigne Montessori, les enfants choisissent leurs occupations et sont donc en terrain propice pour expérimenter des mises en situation, des comportements et des interactions sociales pouvant favoriser leurs compétences socioémotionnelles.

L’acquisition de la courtoisie

L’éducation Montessori comporte des leçons de grâce et de courtoisie. Ces instructions axées autour du comportement social sont placées à un même pied d’égalité avec les leçons de maths, de langage et d’art. C’est un objectif vers lequel tendent les efforts des éducateurs dans les classes Montessori et qui cumule un ensemble de leçons de savoir-être.

L’adulte accompagnateur doit pouvoir lui-même être le reflet des principes enseignés. La finalité de ces leçons est d’offrir aux enfants les outils nécessaires pour qu’ils deviennent des citoyens respectueux et actifs au sein de leur société. Pour y parvenir, ils doivent d’abord apprendre à se comporter en petit comité.

Les cours de grâce et de courtoisie supposent généralement de savoir marcher autour d’un tapis, d’observer dans le silence et le respect le travail d’un autre enfant et de préserver une ambiance d’étude paisible où les conflits sont absents. Ils évoluent ensuite vers l’apprentissage de l’accueil et de la salutation d’un visiteur, le partage d’une collation, le nettoyage de son bureau d’étude à la suite d’une « erreur », la propreté au moment des repas, la résolution d’un conflit et l’expression de remerciements.

La notion d’éducation à la paix

De son vivant, Maria Montessori a été profondément affectée par les péripéties qui ont bouleversé la paix mondiale. Elle a ainsi conçu ses travaux dans un désir de pacification des relations humaines en misant sur la qualité de la formation des citoyens qui composeront les sociétés futures.

S’illustrant comme un prolongement à ses enseignements de grâce et de courtoisie, l’éducation à la paix a été élaborée par Maria Montessori pendant sa période d’exil en Inde. Elle est mise en œuvre par l’application d’activités précises où des outils concrets sont sollicités lors de la résolution de conflits.

Pendant des disputes, le protocole montessorien précise d’accorder un temps de parole à chaque parti, d’encourager l’écoute, d’apprendre à exprimer calmement ses remontrances et d’éloigner les mauvaises interprétations. Par la suite, il faudra œuvrer à la recherche d’un compromis. Dans des classes plus âgées, la meilleure manière de réagir à une situation conflictuelle est mise en scène et débouche sur une réflexion collective.

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Les valeurs transmises par la pédagogie Montessori

Dans l’optique d’instaurer une paix durable pour l’humanité, la méthode Montessori se donne pour mission d’aider à inspirer diverses valeurs aux enfants. Ce sont notamment des principes de tolérance, d’ouverture au monde, d’empathie, d’honnêteté, de sensibilité face à l’adversité et de respect de soi et d’autrui.

Pour expliciter ces comportements, les éducateurs sont incités à recourir à des récits qui mettent en lumière des attitudes exemplaires et inspirantes. Pour les enfants à partir de 6 ans, Maria Montessori a même pensé dans son « Éducation cosmique » le moyen d’aider l’enfant à entrevoir les éléments formant l’univers et leur connexion.

L’enfant y apprend à déterminer l’adulte qu’il souhaite devenir et quelle place il peut occuper dans cet univers. Elle disait ainsi justement :

« Prévenir les conflits est l’œuvre de la politique. Instaurer la paix est l’œuvre de l’éducation. »

Comment réagir face à la colère d’un enfant ?

Dans les principes Montessori, le comportement à adopter face à un enfant en colère est bien défini. Selon Maria Montessori, il ne s’agit en réalité pas de colère, mais d’une crise résultant d’un stress, situation qui survient généralement en fin de journée. Il est fréquent que l’enfant se mette à crier, à taper du pied, voire à lancer des objets pour manifester son mécontentement.

Après un gros sanglot, il accepte ensuite de revenir dans nos bras. Même si le parent intervient, cela ne mettra pas un terme à « la tempête électrique » qui fait rage dans le cerveau de l’enfant. Celui-ci restera simplement figé dans cette situation de stress dont il repoussera l’évacuation pour plus tard.

Cela ne suppose toutefois pas qu’il faille le laisser se défouler sans intervenir. Comme le cerveau émotionnel a pris le pas sur le cerveau frontal, des ordres comme « va dans ta chambre » se révéleront infructueux. Le pédagogue italien recommande d’apprendre à l’enfant à se calmer tout seul et non à le calmer soi-même.

Pour ce faire, il faut avant tout accueillir l’émotion en reconnaissant une manifestation de stress. Lui dire par exemple « tu as eu une rude journée », ce qui l’apaisera presque instantanément. Aidez-le par la suite à mettre un mot sur ses émotions et entendez ce que l’enfant a à dire. De cette façon, il pourra comprendre le sens de ce qu’il ressent et essayer de l’exprimer autrement.

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Comment aider l’enfant et instaurer une parentalité positive ?

Dans les faits, l’enfant ne dispose pas du bon vocabulaire pour expliquer ce qu’il traverse. C’est la raison des manifestations physiques de sa frustration. Il revient ainsi au parent de faire le lien et de prendre la parole en disant par exemple : « je vois bien que tu es triste ». Mettre un nom sur l’émotion servira à l’introduire dans le langage de l’enfant.

Comme cela donne du sens à ce qui se passe, l’enfant évolue vers un sentiment d’apaisement. De cette manière, il est possible de parvenir à l’apprentissage de la grammaire émotionnelle. Dans la pratique, appliquez-vous à lui expliquer de manière simple et précise les expériences, et ce, en vous basant sur l’âge de votre enfant et sa maturité émotionnelle.

Expliquez-lui notamment que la colère est une émotion tout à fait normale qui se manifeste face à une situation d’injustice ou une agression. Démontrez-lui que le vide engendré par l’ennui n’est pas une mauvaise chose et qu’il enseigne, au contraire, à apprendre à s’occuper en développant l’imagination. Défendez que la déception est une réaction naturelle quand on n’obtient pas ce que l’on espère et que c’est là la preuve qu’il nourrit des désirs et des attentes.

Face à un enfant impatient, arguez que l’attente du contentement est elle aussi source de plaisir. Expliquez à votre enfant que la honte permet de connaître le savoir-vivre et d’éviter de mal se comporter pour ne pas avoir à souffrir du rejet d’autrui. Pour sa part, la tristesse a vocation à soulager le cœur lors de situations douloureuses.

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En résumé

Ne réprimandez pas la jalousie, mais faites comprendre à l’enfant que cela montre qu’il a besoin d’être aimé, comme tout le monde, et que pour y parvenir ce sentiment lui donne envie de se dépasser. De même, expliquez la peur comme une réaction de l’esprit et du corps face à un danger. C’est une émotion qui le protégera et qui peut lui donner la force d’affronter la difficulté.

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