Il était une fois dans une belle prairie un bel écureuil à la fourrure luisante qui était réputé pour son caractère malicieux. Il vivait paisiblement dans une jolie maisonnette à l’orée du bois et s’entendait à merveille avec tous ses voisins qui étaient des amis.
Seul le renard lui vouait quelque rancune et rêvait d’en faire son dîner. Nuit et jour, celui-ci nourrissait de sombres plans pour capturer son rival et le manger.
Ce matin-là, le renard aperçut l’écureuil quittant sa maison en laissant la porte béante. L’animal, sentant l’hiver s’en venir, s’apprêtait à aller chercher du bois. Hop ! Ni une ni deux, le renard s’engouffra par la porte et se cacha dans la cuisine. Bientôt, l’écureuil revint avec son tas de bois et vint les déposer dans l’âtre.
– « Cette corvée m’a donné soif », murmura l’écureuil.
Alors qu’il se dirigeait vers la cuisine, il fut totalement pris de cours quand le renard bondit de derrière la porte, l’attrapa sans crier gare et le jeta dans un sac. Pauvre écureuil.
– « S’en est fait de moi », s’alarma-t-il.
Enchanté que son stratagème ait réussi, le renard partit avec son sac sur l’épaule vers sa maison dans la forêt. Sur le chemin, fatigué et assoiffé, il posa son butin par terre at alla se désaltérer à la rivière.
L’écureuil, sentant le voleur s’éloigner, sortit ses ciseaux de sa poche et crac ! Crac ! Il coupa la toile où il était emprisonné. Il profita de l’imprudence du renard pour se dégager et envisagea de prendre ses pattes à son cou quand lui vit une belle idée.
Vite ! Vite ! Il s’empara d’une grosse pierre qu’il disposa dans le sac puis avec son fil et une aiguille, recousu la toile en un tournemain.
Il se sauva alors aussi vite qu’il put et se réfugia dans sa maison qu’il ferma à double tour.
Un peu plus tard, le renard, reposé et ragaillardi, entreprit de poursuivre sa route.
– « Comme il est lourd le renard ! » se réjouit-il. « C’est un beau festin qui m’attend ».
Le voyant arriver de loin, sa vieille mère vint à sa rencontre.
– « Tu as donc enfin réussi à capturer ce vilain écureuil ? », s’écria-t-elle enjouée.
– « Oui ! », répondit le renard. « Sors vite la marmite qu’on se régale ! Je suis bien fatigué. »
L’eau était bouillante lorsque le renard secoua le contenu de son sac dans la marmite.
Plouf ! La grosse pierre s’en échappa, tomba dans l’eau et éclaboussa le renard et sa mère qui s’enfuirent en hurlant dans les bois.
Jamais personne ne les revit plus. Le petit écureuil malin continua à vivre paisiblement au milieu de ses amis.
Plus jamais il n’oublia de bien fermer la porte de sa maison quand il la quittait.